Île Clipperton

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Île de Clipperton)

Île Clipperton
Île de la Passion (mul)
Image satellite de l'île Clipperton par SPOT.
Image satellite de l'île Clipperton par SPOT.
Illustration.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Aucun
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 10° 17′ 38″ N, 109° 13′ 02″ O
Superficie 1,7 km2
Côtes 12 km
Point culminant Rocher de Clipperton (29 m)
Géologie Atoll ou presqu'atoll
Administration
Statut Possession française sous l'autorité directe du gouvernement
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte
Fuseau horaire UTC-8
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Nord
(Voir situation sur carte : Amérique du Nord)
Île Clipperton
Île Clipperton
Géolocalisation sur la carte : Amérique
(Voir situation sur carte : Amérique)
Île Clipperton
Île Clipperton
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Île Clipperton
Île Clipperton
Île en France

L'île Clipperton, aussi appelée île de Clipperton, Clipperton, île de la Passion ou La Passion-Clipperton, est une possession française composée d'un unique atoll situé dans l'Est de l'océan Pacifique nord. Parfois qualifié d'« atoll le plus isolé du monde », les terres continentales les plus proches sont celles du Mexique, à environ 1 100 km. Son lagon est le seul lagon d'eau douce au monde.

L'île Clipperton est la seule possession française du Pacifique nord. Elle est le quatrième territoire français du Pacifique et le cinquième de l'Outre-mer français par son extension maritime[1]. Elle est une collectivité unique ne possédant aucun statut au sein de l'Union européenne et ne relevant ni des départements français, ni des DROM-COM. Elle est administrée depuis Papeete et est placée sous l'autorité du ministre chargé de l'Outre-mer — autorité qu'il délègue au haut-commissaire de la République en Polynésie française. L'île, relevant du domaine public et des propriétés domaniales de l'État français, est donc classée sous le même régime législatif et l'organisation particulière que les TAAF, en tant que territoires sans population permanente.

Toponymie[modifier | modifier le code]

L'île Clipperton[2], aussi appelée île de Clipperton, Clipperton[2], île de la Passion ou La Passion-Clipperton, possède de nombreux surnoms :

  • « L'île au trésor » car une légende voudrait qu'en , John Clipperton, mutin ou déserteur du navire le Saint-Georges, dirigé par le corsaire William Dampier, y aurait caché un trésor[3]. D'après Hubert Juet, le trésor de Clipperton serait une invention du capitaine Murtie qui, en , lorsqu'il était réfugié sur l'île après une tempête, inventa cette légende pour occuper ses hommes[4],[5].
  • « L'île au guano » du fait de la récolte de guano sur l'île au XIXe siècle.
  • « L'île tragique »[6] et « L'île aux fous »[7] en référence aux « Oubliés de Clipperton ».
  • « L'île aux crabes » en raison des millions de crabes rouges de Clipperton qui constituent une importante colonie sur l'île[8].
  • « L'île aux oiseaux », surnom donné par un élève officier à bord du Croiseur Jeanne d'Arc, le [9]. En effet, l'île est le seul lieu de ponte possible au milieu d'une surface d'océan de plusieurs millions de kilomètres carrés, et abrite notamment une importante colonie de fous masqués (Sula dactylatra), fous bruns (Sula leucogaster), fous à pieds rouges (Sula sula), mais aussi de frégates (Fregata minor), de sternes fuligineuses (Sterna fuscata), de sternes gygis (Gygis alba), de foulques d'Amérique (Fulica americana), de poules d'eau (Gallinula chloropus), etc[8].
  • « L'île des extrêmes » en raison de l'extrême fragilité de ce milieu exceptionnel, de son éloignement et de son isolement, et des conditions climatiques extrêmes (chaleurs, intempéries, orages, cyclones)[10].

En , la loi portant sur les dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer l'appelle « île de Clipperton »[11]. En , la loi 3DS dispose que « l'île de Clipperton peut également être désignée par l'appellation : “La Passion-Clipperton” »[12].

Géographie[modifier | modifier le code]

Isolement géographique[modifier | modifier le code]

Carte de la France d'outre-mer, où Clipperton apparaît.

L'île Clipperton est le seul territoire que possède la France dans l'océan Pacifique nord[13],[14]. Il se situe à 1 081 km au sud-ouest des premières côtes continentales, celles de l'État de Michoacán, au Mexique, et à 945 km[10] au sud-sud-est de la première terre, la petite île Socorro, dans l'archipel mexicain des Revillagigedo.

Dans le Pacifique Nord, les autres îles les plus proches sont l'île Isabela (îles Galápagos), à environ 2 260 km[15] à l'est-sud-est, et l'île Hawaï, à environ 5 000 km[15] à l'ouest-nord-ouest.

Les terres françaises les plus proches sont les îles de la Polynésie française dans le Pacifique Sud, notamment à l'ouest-sud-ouest Nuku Hiva (îles Marquises), à environ 4 015 km[15], et au sud-ouest Tahiti, à environ 5 375 km[15]. En métropole, les côtes du Finistère (Porspoder) sont à environ 10 200 km[15] au nord-est.

Il est parfois qualifié d'« atoll le plus isolé du monde »[16], notamment par le comité français de l'UICN[17]. Il s'agit de la seule terre émergée entre le continent et l'archipel des Marquises : elle représente donc une escale pour de nombreux oiseaux marins[18].

Atoll corallien[modifier | modifier le code]

L'île constitue l'unique point émergé d'une zone de failles de la dorsale est-Pacifique, une chaîne de monts et de volcans sous-marins. Elle est issue d'un point chaud, d'une fissure par laquelle le magma s'est accumulé il y a 3,7 millions d'années, formant un volcan. Les atolls ont été constitués par des colonies de madrépores qui ont construit les récifs coralliens en se fixant autour de ces îles tropicales. Une fois que l'activité volcanique et la poussée en direction de la croûte terrestre se sont opérées, l'île s'est progressivement enfoncée dans l'océan. Les coraux, quant à eux, se sont maintenus en s'élevant pour rester à sa surface. Le mont volcanique a fini par disparaître, tandis que subsistait l'anneau corallien qui le ceinturait[19].

Seul atoll corallien de cette partie de l'océan Pacifique, appelée Pacifique oriental, l'île a une forme subcirculaire de douze kilomètres de circonférence. La superficie des terres émergées n'est que de 1,7 km2. L'atoll a un diamètre de 2,4 à 3,9 km. Son altitude est au maximum de 4 mètres pour la partie récifale, mais le point culminant est un rocher volcanique de 29 mètres d'altitude, le rocher de Clipperton, qui émerge du lagon au sud-est de l'atoll. La présence de ce reliquat de l'ancienne île volcanique fait de l'île Clipperton un presqu'atoll et non un véritable atoll au sens strict du terme[20],[21].

L'atoll encercle totalement un lagon d'eau douce, d'une superficie d'environ 710 ha, et qui comprend dix îlots, notamment les îles aux Œufs (ainsi nommées en raison de leur population de fous). La surface totale de tous ces îlots est inférieure à 5 000 m2. Le sol en est constitué de graviers et sables coralliens souvent cimentés de guano. La houle importante dans cette région rend périlleux tout débarquement.

Lagon[modifier | modifier le code]

Le lagon de l'île Clipperton, seul lagon d'eau douce au monde.

Un temps ouvert par deux passes (au sud-est et au nord-est), le lagon (7,2 km2) s'est fermé entre et , probablement du fait de tempêtes et peut-être de travaux. L'isolement des eaux du lagon de l'océan a entraîné la mort de nombreux coraux et une eutrophisation du milieu, qui forme ainsi un écosystème spécifique[22].

Le lagon est considéré comme le seul lagon d'eau douce de la planète[23],[24] ; en effet, l'évaporation des eaux du lagon est inférieure aux précipitations : l'eau y est donc douce en surface, salée et légèrement acide à partir de 6 mètres de profondeur. Les tentatives d'exploration du fameux « Trou sans fond » du lagon (qui est un puits sous-marin, hypothétiquement un vestige d'une ancienne cheminée volcanique) par le commandant Cousteau ont été empêchées par une trop forte concentration d'hydrogène sulfuré[25].

Ce lagon est constitué d'eau saumâtre, avec une forte concentration de colibacille, de bactéries, en raison de sa fermeture et du guano transporté par les eaux de ruissellement, ce qui l'inscrit dans un processus d'eutrophisation naturel[26]. Aucun poisson n'y vit[27].

Entre et une expédition scientifique a été menée. Jean-Louis Étienne a sondé le lagon pendant plusieurs mois et estimé la profondeur maximale du lagon à 34 mètres[28].

En , la mission Passion [29], conduite par des scientifiques de l'université de la Polynésie française, a effectué des mesures bathymétriques du lagon. Elle a conclu qu'il présentait notamment plusieurs cuvettes de plus de 25 mètres de profondeur, et qu'en outre sa profondeur maximale atteignait même 55 mètres[30] (au niveau de la fosse orientale). Elle a également mis en évidence que le Trou sans fond n'était pas le point le plus profond du lagon, à l'inverse de ce que son nom pouvait laisser entendre. En effet, selon ces nouvelles mesures — et contrairement aux indications des anciennes cartes qui le faisaient descendre jusqu'à plus de 90 mètres — le Trou ne posséderait en réalité qu'une profondeur de 35 mètres au maximum et de 30 à 32 mètres en moyenne[30].

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat de Clipperton est de type tropical. La température de l'air et de l'eau ne varie que très peu tout au long de l'année : entre 25 °C et 30 °C. Les précipitations annuelles sont de 3 000 à 5 000 mm[31]. Le taux d'hygrométrie est compris entre 85 % et 95 %. Les vents dominants sont les alizés de sud-est. Ils sont violents, les averses sont brusques et fréquentes, avec de nombreux cyclones, généralement durant les mois d'avril à septembre[32].

L'eau de pluie est la seule source d'eau douce potable sur l'île[32].

Histoire[modifier | modifier le code]

Découverte (-)[modifier | modifier le code]

L'île aurait été découverte par l'Espagnol Álvaro de Saavedra Cerón le [33],[34], lors d'une expédition commandée par Hernán Cortés, le conquistador espagnol du Mexique, pour trouver une route vers les Philippines.

Selon d'autres, l'explorateur espagnol d'origine portugaise Fernand de Magellan serait le premier à la trouver en [35],[36], ce qui ferait de Clipperton et de certaines îles de Micronésie les premières régions du Pacifique à être atteintes par les Européens[37].

L'île aurait aussi été découverte par le fait du flibustier, pirate et naturaliste anglais John Clipperton en 1704[38], alors qu'il venait de faire défection de l'expédition de William Dampier. Toutefois, aucune preuve de son passage à proximité de l'atoll n'a été conservée.

Le premier débarquement attesté[réf. nécessaire] sur Clipperton intervient le . Les Français Mathieu Martin de Chassiron[39] et Michel Dubocage, commandant respectivement les frégates la Princesse[40] et la Découverte[41], y débarquent[réf. nécessaire] et en dressent la première carte. En souvenir de cette journée, qui est un vendredi saint, ils la baptisent « île de la Passion », en référence à la Passion du Christ[5].

Mentions dans les cartes[modifier | modifier le code]

Ni les portulans ibériques, comme celui d'Andreas Homen en , ni le planisphère portugais de ne mentionnent cette île ; pas plus que l'atlas du Dieppois Jean Guérard en , pourtant très au courant des découvertes espagnoles. De même, ni l'atlas français de Sanson d'Abbeville en , ni la carte de l'Amérique méridionale du Père Feuillée de ne font mention d'une île Clipperton dans ces parages.

Elle apparaît sous le nom d'île de la Passion sur la carte réduite de la Mer du Sud dessinée en par Bellin, ingénieur de la marine, hydrographe du roi, nom repris dans son Hydrographie française de . L'atlas de Malte-Brun de confirme cette appellation.

C'est en , sur une carte de l'Océanie dressée par le géographe Antoine-Remy Frémin (d) pour l'atlas anglais d'Arrowsmith, qu'elle apparaît sous le nom d'île Clipperton, alors qu'Arrowsmith lui-même l'avait indiquée sous le nom d'île de la Passion sur sa carte de l'Amérique septentrionale datée de également.

La confusion s'installe à un point tel que, sur son Atlas de , L. Berthe positionne une île de la Passion dans l'archipel des Revillagigedo au large du Cap Corrientes, une île Cliporton [sic] plus au sud ; et encore plus bas, un Rocher de la Passion, ancienne Isla Medanos, découverte en par le navigateur espagnol Álvaro de Saavedra, et que les Mexicains confondent aujourd'hui avec l'île de la Passion. Amboise Tardieu, en , et Bouillet, en , rétablissent[Comment ?] la situation en ne mentionnant que la seule île de la Passion.

Annexion française ()[modifier | modifier le code]

Intéressé par sa position stratégique dans le Pacifique face à l'isthme de Panama dans la perspective d'un percement futur, Victor Édouard Le Coat de Kerveguen en prit possession au nom de la France, ce qui fut confirmé par un décret de l'empereur Napoléon III en date du , et par publication dans divers journaux, sans qu'aucun État ne vienne contester cette possession à cette époque.

Le projet était de faire de l'île un port de relâche pour les bateaux à vapeur, la construction d'un phare sur le « Rocher » (point culminant de l'île) qui serait visible à 30 milles marins, le percement de la passe près du « Rocher ».

États-Unis, Mexique et France se disputent la possession[modifier | modifier le code]

Exploitation du guano[modifier | modifier le code]

En , la goélette viking charge 200 tonnes de guano vendues 40 dollars US la tonne à San Francisco[4]. En 1895, la Pacific Islands Company, une compagnie britannique, s'installe sur l'île pour y exploiter le guano[38]. En , John Arundel, agent anglais de la Pacific Islands Company qui a clandestinement racheté l'Oceanic Phosphate Company, estime les réserves de guano de l'île à 12 000 tonnes. Il finit par sous-traiter l'exploitation aux Mexicains. Les réserves s'avérèrent toutefois limitées et s'épuisèrent en une vingtaine d'années après l'exploitation mexicaine[42].

En , le Mexique l'occupe puis en , y construit un phare et y laisse un gardien[43]. En , le président mexicain, le général Porfirio Díaz, y dépêche une petite troupe d'une dizaine de soldats et leurs femmes placés sous les ordres du capitaine Ramón Arnaud, descendant d'une famille française, afin de revendiquer la souveraineté mexicaine[38].

Oubliés de Clipperton (-)[modifier | modifier le code]

Les survivants de Clipperton.

En , un cyclone détruit les potagers de la petite garnison[38] de onze soldats installés sur place avec femmes et enfants depuis . Le bateau de ravitaillement de n'arrive pas. La marine mexicaine devait venir les ravitailler environ tous les quatre mois[38]. À la fin du mois de , l'USS Cleveland (en) vient secourir l'île, mais le chef de la garnison refuse d'embarquer sur un navire ennemi[38]. La troupe est alors décimée par la famine et le scorbut. En , ils ne sont plus que trois hommes, six femmes et huit enfants[38]. Deux des hommes meurent en tentant de rejoindre un navire passant au large[38]. Le dernier homme survivant, gardien du phare, fait alors vivre un calvaire aux autres et se comporte en dictateur[43],[38]. Il est assassiné à coups de marteau par les femmes survivantes le . Le lendemain l'USS Yorktown (en) les sauve ; il était venu vérifier qu'aucun navire allemand ne s'y cachait[38],[44]. Certaines encyclopédies ont longtemps indiqué que l'île Clipperton avait une cinquantaine d'habitants, restant à ce chiffre de .

Arbitrage entre la France et le Mexique (-)[modifier | modifier le code]

Le , la France et le Mexique se décident à faire arbitrer leur désaccord (en) sur la souveraineté de l'île.

Le Mexique n'ayant pu fournir de documents écrits prouvant la découverte de l'île Clipperton par l'Espagne (dont le Mexique hériterait), la souveraineté de la France est reconnue le par l'arbitrage de Victor-Emmanuel III, roi d'Italie (ses experts juridiques)[17],[45].

Cet arbitrage reconnaît en effet que le territoire était terra nullius lors de l'annexion française de 1858, et que celle-ci s'est faite dans les règles[46]. Il considère notamment que la souveraineté française sur Clipperton était aussi effective que possible, aucune administration n'y étant nécessaire en l'absence de population[47]. L'île Clipperton est assimilée à un objet qu'on peut s'approprier s'il n'a pas de propriétaire, à condition de l'avoir possédé un instant et d'avoir alors proclamé publiquement sa prise de possession. Dans cette optique, l'envoi d'un navire français sur place en 1858 suivi de l'annonce de l'annexion dans The Polynesian (en), le journal officiel du royaume d'Hawaï[48], ont paru suffisants. Le fait que la France n'ait effectué aucune exploitation de l'île Clipperton et qu'elle soit à priori moins bien placée que le Mexique pour cela (vu leurs situations géographiques) n'ont pas été considérés[49],[50].

Jusqu'au , l'île est placée sous la juridiction de la Polynésie française.

Le Mexique reconnaît définitivement la souveraineté française sur l'île en [51].

Occupation américaine (-)[modifier | modifier le code]

Bâtiment de débarquement de chars USS LST-563 (en) échoué sur l'île de la Passion en .

En , les États-Unis occupent l'île d'autorité. Ils ouvrent une passe dans la couronne (qu'ils refermeront en partant) et nivellent une piste d'aviation[52].

À la suite d'une protestation de la France qui vient tout juste d'être libérée, protestation conduite par le ministre français des Affaires étrangères Georges Bidault, les États-Unis rétrocèdent le territoire à la France le [53]. L'armée américaine laisse sur place de nombreuses caisses de munitions[38],[54].

Ken Stager ()[modifier | modifier le code]

Island Conservation a été fondée par Bernie Tershy et Don Croll, tous deux professeurs au Long Marine Lab de l'UCSC. Ces scientifiques eurent connaissance de l'histoire de l'île de Clipperton sur laquelle s'était rendu l'ornithologue Ken Stager, du Los Angeles County Museum en 1958. Attristé par les déprédations des cochons sauvages sur les colonies de fous bruns et de fous masqués de l'île (réduites respectivement à 500 et 150 oiseaux), Stager se procura un fusil de chasse et élimina 58 cochons. En , les colonies comptaient 25 000 fous bruns et 112 000 fous masqués, soit la deuxième plus grande colonie de fous bruns et la plus grande colonie de fous masqués au monde[55].

Base scientifique (-)[modifier | modifier le code]

De à , Clipperton abrite une mission scientifique française chargée de mesurer les retombées des essais nucléaires français dans le Pacifique. L'objectif est de rassurer les États-Unis, en montrant que les retombées nucléaires n'atteignent pas le continent américain[38].

Statut actuel[modifier | modifier le code]

Depuis , l'île est placée sous l'autorité du ministre chargé de l'Outre-mer, autorité qu'il délègue au haut-commissaire de la République en Polynésie française, bien que l'île ne fasse plus partie de ce territoire d'outre-mer, mais y soit seulement rattachée administrativement. Le haut-commissaire accorde donc depuis Papeete les autorisations de débarquement, de séjour sur Clipperton, ainsi que l'octroi des droits de pêche dans la zone économique exclusive autour de l'île. Aujourd'hui, l'île de Clipperton relève du domaine public et elle est inscrite au tableau des propriétés domaniales de l'État français. L'île est donc classée sous le régime législatif et l'organisation particulière au même titre que les TAAF, en tant que territoires sans population permanente[56].

Accords de pêche avec le Mexique (-)[modifier | modifier le code]

Avant , les bateaux mexicains pêchaient dans la zone économique exclusive (ZEE) de manière illégale du point de vue français. La France et le Mexique ont signé un accord de pêche en pour une durée de 10 ans. L'accord a été signé à la suite de l'incident du qui a vu un navire de guerre français arraisonner et détruire l'armement d'un bâtiment de pêche mexicain pris par hasard en train de pêcher illégalement dans la zone économique exclusive française. L'accord de prévoit un volume maximum de pêche. Cependant, il apparaît qu'aucune vérification n'est effectuée, les navires mexicains pouvant refuser les contrôles[57].

L'accord a été reconduit dans les mêmes conditions en [58].

Avenir[modifier | modifier le code]

Dans les années 2010, la situation de Clipperton a suscité des intérêts politiques et scientifiques relativement importants[59]. À la suite de l'expédition de Jean-Louis Étienne, la question de l'usage de Clipperton a fait débat. L'absence de toute présence humaine permanente contribue en effet à en faire un territoire proche de l'abandon puisque pas exploité économiquement ni scientifiquement. Le député français Philippe Folliot, qui s'est spécialisé sur la question de Clipperton et s'est rendu sur l'île en 2015 lors de la seule visite d'un élu de la République sur ce territoire français, a rendu un rapport au gouvernement sur la valorisation de Clipperton[14],[38].

Jusqu'à présent, la présence française se fait au travers d'une visite annuelle par une frégate de la Marine nationale, en général le Prairial, qui permet d'y entretenir la plaque et le drapeau français censé y flotter. Ceci s'avère nécessaire en vertu du droit international relatif au statut de la mer et le maintien de la zone économique exclusive française, qui permet notamment à la France d'être partie à plusieurs traités internationaux concernant cette zone de l'océan Pacifique, notamment pour les ressources halieutiques (l'île se situe dans une importante zone de ressources pour la pêche au thon), mais exige que la souveraineté soit justifiée par une occupation régulière[60].

Cette réaffirmation régulière de la souveraineté française reste toutefois limitée. Des paquets de cocaïne, attestant de l'utilisation de l'atoll par des narcotraficants, sont régulièrement retrouvés ; la piste aérienne est également utilisée pour le trafic de drogue[38],[61]. De même, des activités de pêche illégale sont probablement menées dans les eaux entourant l'atoll qui souffre d'une pollution non négligeable. Des déchets rejetés par la mer sont régulièrement retrouvés au gré des diverses expéditions. Cette présence réduite de la France a suscité des réactions de la part du Mexique, qui considère que l'atoll n'est qu'un simple rocher ne pouvant servir à des prétentions de ZEE[10] sur la base de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Celle-ci indique en effet que seules les terres pouvant être occupées peuvent donner lieu à des ZEE[62].

Par conséquent, des pistes ont été proposées pour raffermir la présence de la France sur ce territoire. L'établissement d'une base permanente, potentiellement ouverte à des scientifiques étrangers, serait une manière d'assurer une présence constante et de renforcer le respect de la légalité sur l'atoll et ses alentours[63]. Des propositions comme les flux logistiques pour alimenter la future station scientifique à vocation internationale, éventuellement à partir des îles Marquises, la construction d'un abri paracyclonique, l'ouverture d'une passe ou encore la dératisation de l'île ont été émises par Philippe Folliot[14].

Expéditions scientifiques[modifier | modifier le code]

  • L'île a été visitée plusieurs fois au cours du XIXe siècle et a fait l'objet de plusieurs cartes et comptes rendus devant des académies. On trouve ainsi une description de l'île par Robert Evans Snodgrass et Edmund Heller lors de l'expédition « Hopkins Stanford Galapagos » (-), les deux savants y ayant fait relâche les et [64].
  • De à se succédèrent par périodes de quatre mois les « Missions Bougainville » de la marine française qui réalisèrent des études très détaillées, notamment de l'hydrobiologie du lagon et de la faune[65].
  • Passage de l'équipe Cousteau en [66].
Passage de l'équipe Cousteau sur l'île en . À droite, Cousteau.
  • En , une première bouée météorologique de Météo-France est ancrée dans le lagon, par l'équipage du TCD Ouragan. Cette bouée mesure la pression atmosphérique et la température de l'eau du lagon. Elle transmet ces données par satellite (via le système Argos). Deux autres bouées prendront la relève jusqu'en . À cette date, une station terrestre automatique transmettant de plus nombreux paramètres est installée à terre, lors d'une visite du porte-hélicoptère Jeanne d'Arc[67]. Cette station cesse de fonctionner après quelques mois d'activité à la suite d'un acte de vandalisme.
  • L'expédition mexicano-française SURPACLIPP dirigée par Vivianne Solis-Weiss de l'UNAM (Mexique), l'équipe de chercheurs mexicains et le géographe français Christian Jost s'y rendirent en et firent un état des lieux. Ce fut la première fois que les Mexicains y retournaient officiellement depuis le drame des années -.
  • C'est en que des rats sont accidentellement introduits sur l'île, à la suite d'un naufrage[68]. Les dégâts qu'ils causèrent sur les écosystèmes sont considérables[69].
  • En , visite de la frégate de lutte anti-sous-marine de la marine nationale française Latouche-Tréville. À son bord : 250 marins, la mission scientifique Passion dirigée par Christian Jost du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le reporter Stéphane Dugast. Cette mission appuyée par la marine nationale réalisa toute une série d'études sur le milieu terrestre et implanta pour l'Institut de recherche pour le développement (IRD) la première borne géodésique (10° 17′ 31,783″ N, 109° 12′ 26,018″ O)[70]. Elle réalisa un inventaire de la flore et de la faune et établit une nouvelle cartographie.
  • En , la frégate Prairial déposa sur l'atoll l'explorateur polaire Jean-Louis Étienne, son assistant-charpentier Denis Comte et deux reporters : Stéphane Dugast et Xavier Gasselin.
  • Entre et , une équipe de scientifiques français (et mexicains) du CNRS, du Muséum national d'histoire naturelle, de l'IRD, de l'EPHE et de l'INRA, autour de Jean-Louis Étienne réalisa un nouvel inventaire de la faune et de la flore. Ils étudièrent la géologie de l'île. Ils étaient sponsorisés par GDF et Unilever. Ils ont essayé d'éradiquer les rats. L'objectif est de créer une base de données afin d'étudier par la suite l'évolution de la biosphère à partir des transformations de ce lieu clos et réputé peu visité[71].
  • En , une nouvelle mission du programme Passion, la mission Passion , conduit Christian Jost et J. Morschel de l'université de la Polynésie française à rejoindre à bord de la frégate Prairial l'expédition Cordell de radioamateurs qui les ramènera au Mexique après avoir réalisé des mesures précises de la côte sud-est dont l'érosion est susceptible de rouvrir une passe vers le lagon comme l'atoll était ouvert avant .
  • En c'est l'expédition scientifique internationale Passion , organisée et dirigée par Christian Jost de l'université de la Polynésie française (UPF), qui débarque sur l'île pour quinze jours pleins 14 scientifiques en provenance de Polynésie, de Nouvelle-Calédonie, du Mexique, de La Réunion, et de France métropolitaine. Cette mission a notamment pour objectifs de réaliser un inventaire complet et une cartographie de la flore sous SIG (Système d'information géographique), de la faune et de la flore récifale, ainsi que le premier MNT (Modèle numérique de terrain), carte topographique précise complétant les mesures de la dynamique et de l'érosion côtière surveillée depuis vingt ans par Christian Jost. Une exposition photo de l'UPF est consacrée à cette mission. Cette mission scientifique bénéficia d'un appui logistique exceptionnel de la Marine nationale et notamment de la frégate FS 731 Prairial ainsi que de l'Armée de terre (RIMAPP de Polynésie française). C'est aussi la plus importante mission militaire française depuis les missions Bougainville des années . Le député Philippe Folliot rejoint les chercheurs en fin de mission. Il est le premier élu de la République à venir sur l'île[72].
  • En , la société canadienne N2Pix obtient l'autorisation du haut-commissaire pour conduire une mission mi-touristique (14 touristes plongeurs), mi-scientifique (3 chercheurs dont un Français qui ne pourront rester que quelques heures sur l'atoll)[73]. Ils réalisent un inventaire des espèces marines pour mieux cerner la migration des grandes espèces pélagiques le long de la côte américaine[74].
  • En , le National Geographic Pristine Seas dirigé par Enric Sala (en), réalise l'expédition Clipperton Island Expedition destinée à réaliser un inventaire de la faune marine et un inventaire de la faune aviaire que réalisa Christian Jost qui resta cinq jours en solitaire sur l'atoll. Les énormes moyens qu'a mobilisés cette expédition (caméras de profondeurs descendant à plus de 1 100 m, caméras pélagiques, sous-marin) ont permis de réaliser un inventaire exceptionnel et de découvrir de nouvelles espèces. Un important rapport a été fourni aux autorités de l'État français et un film de 26 minutes Clipperton - l'île de La Passion.
  • En l'expédition Tara Pacific, débutée en et organisée par la fondation Tara Expéditions dont la direction scientifique est assurée par le Criobe et le Centre Scientifique de Monaco, fait escale à Clipperton du au . Tara Pacific se focalise sur la compréhension de la résilience des récifs coralliens face aux changements globaux actuels. Des prélèvements de coraux ainsi que des collectes d'eau océanique et côtière sont effectuées afin d'étudier la flore microbienne. Un axe secondaire de recherches est orienté vers la connectivité spatiale et génétique des requins au sein du corridor du Pacifique Tropical de l'Est. Enfin, un troisième axe d'étude est planifié sur l'observation des principaux indicateurs de l'évolution de la biocénose et du biotope propres à l'atoll[75].

Administration[modifier | modifier le code]

Le ministre de l'Outre-Mer français est l'autorité désignée sur l'île Clipperton.

Depuis l'adoption en de la Convention internationale sur le droit de la mer, l'îlot confère à la France le droit de contrôler et d'exploiter tout autour de l'île une zone économique exclusive (ZEE) de 435 612 km2 (c'est-à-dire, sensiblement, un cercle de 200 milles nautiques de rayon). L'Académie des sciences d'outre-mer, dès 1981, a recommandé la mise en place sur l'atoll d'une base de pêche, avec réouverture du lagon et réhabilitation et extension de la piste aérienne existante.

Après avoir été sous la juridiction des Établissements français d'Océanie dès puis de la Polynésie française jusqu'au , l'île relève aujourd'hui du domaine public et est inscrite au tableau des propriétés domaniales de l'État français. Elle est, à ce titre, sous l'autorité du ministre chargé de l'outre-mer, autorité qu'il délègue au haut-commissaire de la République en Polynésie française, représentant de l'État, à qui il appartenait d'accorder des autorisations aux particuliers désirant aborder l'atoll ou y obtenir des concessions d'exploitation.

Depuis la révision constitutionnelle du complétant la révision du , l'île est mentionnée au dernier alinéa de l'article 72-3 de la Constitution de la République française : « La loi détermine le régime législatif et l'organisation particulière des Terres australes et antarctiques françaises et de Clipperton ».

De fait, cette possession française ne faisait pas formellement partie des anciens territoires d'outre-mer (TOM), ni des collectivités d'outre-mer (COM) qui leur ont succédé : elle n'est pas un département d'outre-mer, ni un territoire d'outre-mer, ni une collectivité territoriale à statut particulier. Depuis , l'île Clipperton est directement administrée par le haut-commissaire de la Polynésie française sous l'égide du ministre de l'Outre-Mer. Depuis la loi no 2007-224 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer[11], l'île Clipperton est soumise au titre II de la loi no 55-1052 du portant statut des Terres australes et antarctiques françaises et de l'île Clipperton.

La situation juridique de l'île n'a pas toujours été claire. Cependant, la loi no 2007-224 du a considérablement simplifié ces questions en plaçant l'île sous le principe de l'identité législative : les lois et règlements de la République s'y appliquent de plein droit[76]. Dès lors, « les juridictions de l'ordre judiciaire ayant leur siège à Paris » sont « territorialement compétentes » (selon les principes de la loi du et le décret du ).

Ce texte affirme enfin de façon claire que l'île ne fait pas partie de la Polynésie française (puisque cette dernière est administrée selon le principe de spécialité législative qui avait cours en tant que TOM et confirmé dans son nouveau statut actuel de COM), même si le ministre chargé de l'Outre-mer délègue encore, pour des raisons pratiques, l'administration de l'île au haut-commissaire (délégué substituant un préfet) représentant l'État en Polynésie française, notamment pour les autorisations d'accès et l'octroi des droits de pêche dans la zone économique exclusive autour de l'île Clipperton[77].

Par cette même loi, l'île reste donc sous l'autorité directe du gouvernement. Elle n'est pas dotée d'une administration locale propre sur le plan exécutif, ni d'une réelle autonomie financière, mais seulement d'une ligne budgétaire dans les comptes publics du gouvernement, qui tient lieu de collectivité locale administrative pour ce territoire, le chef de gouvernement tenant lieu de préfet représentant l'État. Le code officiel géographique (COG) de l'Insee référençait ce territoire sous le code 98799 (correspondant à l'ancien rattachement à la Polynésie française, codée 987, comme s'il s'agissait d'une commune séparée) jusqu'au , mais depuis le ce rattachement artificiel a été supprimé et le territoire est dorénavant codé 989 (ou 98901 pour les applications comptables ou statistiques nécessitant un découpage au niveau communal avec un code à cinq chiffres)[78].

Forces de souveraineté à Clipperton[modifier | modifier le code]

La Marine nationale projette régulièrement sur zone des bâtiments en vue d'affirmer la souveraineté française sur l'île et sur sa zone économique exclusive.

Déploiements successifs (liste non exhaustive)
Navire Dates Mission Réf.
Type Nom
Frégate Prairial - Passion
Frégate Prairial - Passion [79]
Bâtiments multi-missions (B2M) D'Entrecasteaux - Déminage de munitions [80]
Bâtiments multi-missions (B2M) Bougainville [80]
Bâtiments multi-missions (B2M) Bougainville - Passion [81]
Frégate Germinal - Passion [82]

Écosystèmes[modifier | modifier le code]

Atoll formé à partir d'une île volcanique aujourd'hui en grande partie disparue, Clipperton n'a jamais été en contact avec le continent américain ni avec aucune autre terre. Sa faune et sa flore sont donc entièrement importées, soit naturellement, soit par l'action humaine.

Une cocoteraie sur l'île Clipperton.

Le lagon, de 5 mètres de fond en moyenne, 55 mètres au maximum (mesures bathymétriques effectuées lors de la mission Passion 2015[30]), dont l'eau de surface est faiblement salée, est clos (ni passe ni hoa). L'eau marine y entre par les vagues qui franchissent le cordon lors des tempêtes, mais il se dégrade : nombreux récifs et coraux morts au sud (sur quatorze espèces de coraux encore présentes en 1958, il n'en restait que huit en ). Aujourd'hui, une vingtaine d'espèces sont répertoriées et les récifs sont globalement en très bonne santé.

On a aussi assisté à une dégradation de l'herbier à Ruppia maritima (Angiospermae) qui couvrait 45 % du lagon, eutrophisation exacerbée par un apport de guano estimé à 650 t/an, par de nombreux oiseaux marins qui y trouvent une escale, puisque l'île est la seule terre émergée entre le continent et les plus proches archipels polynésiens (la présence de ces nombreux oiseaux rend délicate l'utilisation de la piste d'atterrissage sur l'île, ou les transbordements par hélicoptère depuis un navire).

Le paysage terrestre uniforme n'offre qu'un petit nombre d'habitats. La flore, qui occupe un peu moins de la moitié de la surface émergée de l'atoll, consiste en une quinzaine d'espèces poussant sur un sol exposé à une forte insolation et aux cyclones sur un substrat pauvre et peu diversifié (sables et graviers coralliens) qui — dans la région nord-ouest de l'île — a été dégradé par l'exploitation du limon phosphaté (de à ). À la suite d'un naufrage daté de , des rats ont été introduits dans cet écosystème fragile qui s'en est trouvé profondément bouleversé.

Une zone de protection du biotope est créée en dans les eaux territoriales de Clipperton[83].

Faune[modifier | modifier le code]

Malgré des ressources limitées, l'île possède une faune composée de nombreuses espèces :

Chilopodes et insectes[modifier | modifier le code]

La présence de scolopendres d'une dizaine de centimètres et de nombreux cafards, actifs dès la tombée de la nuit, a été observée sur l'atoll ainsi que des fourmis et des mouches[75].

Crustacés[modifier | modifier le code]

Crabe endémique.

Des crabes sont présents en nombre sur Clipperton : 11 millions de crabes rouge de Clipperton (Johngarthia planata) y vivaient avant l'arrivée des rats en , qui en a fait drastiquement baisser le nombre. Le dernier recensement précis de 2005 indique un chiffre de 1,25 million d'individus, mais il semblerait que la population ne soit plus que de l'ordre de quelques centaines de milliers de ces crustacés. Une tendance étayée par l'observation de la flore rampante, aujourd'hui très vivace et par la présence de nombreuses jeunes pousses de cocotiers qui avant étaient consommées par ces crabes[75].

Reptiles[modifier | modifier le code]

Une espèce de lézard endémique (Emoia cyanura) est répertoriée, et un gecko (Gehyra mutilata) y est peut-être présent, selon l'IUCN. En , des tortues vertes venaient pondre sur l'île. Elles n'ont pas été signalées depuis[84]. Dans sa Monographie physique et biologique de l'île de Clipperton, Marie-Hélène Sachet signale la possibilité de la présence d'hydrophidés dans les eaux de Clipperton, et ajoute, en laissant toutefois planer un doute, qu'il doit vraisemblablement s'agir du serpent marin noir et jaune (Pelamis platurus)[85].

Poissons[modifier | modifier le code]

Dans l'océan qui entoure l'île, la faune sous-marine y est abondante, notamment grâce au zooplancton[27].

Au moins deux espèces de poissons étaient jadis présentes dans le lagon (disparues en ), mais 112 espèces sont répertoriées hors du lagon, dont cinq ou six endémiques comme le poisson ange de Clipperton (Holacanthus limbaughi), le mérou de Clipperton (Epinephelus clippertonensis), les demoiselles de Clipperton (Stegastes baldwini) et le labre de robertson (Thalassoma robertsoni). On trouve également des mérous cuir (Dermatolepis dermatolepis), des mérous à points blancs (Epinephelus labriformis), des carangues à gros yeux (Caranx sexfasciatus), des carangues noires (Caranx lugubris), des carangues bleues (Caranx melampygus), des murènes (en particulier des murènes à petits points Gymnothorax dovii), des chirurgiens bagnards (Acanthurus triostegus), des chirurgiens à points blancs (Ctenochaetus marginatus), des chirurgiens à queue blanche (Acanthurus nigricans), des fusiliers rouges (Paranthias columnus), des lutjans (Lutjanus viridis), des poissons cochers (Zanclus cornutus), des poissons-pincette jaunes (Forcipiger flavissimus), des poissons épervier mouchetés (Cirrhitichthys oxycephalus), des poissons perroquet lie de vin (Scarus rubroviolaceus) et des tétrodons à points (Arothron meleagris). Deux nouvelles espèces de poissons jamais observées à Clipperton ont récemment été identifiées : le poisson ange royal (Holacanthus passer) et le poisson perroquet étoilé (Calotomus carolinensis)[75].

La population des eaux en requins est en hausse sensible. On observe une augmentation de la densité et de la taille des individus notamment en ce qui concerne l'espèce dominante qui est le requin à pointe blanche (Carcharhinus albimarginatus). On trouve aussi des requins des Galapagos (Carcharhinus galapagensis) ainsi que des requins corail (Triaenodon obesus) et des requins marteaux à feston (Sphyrna lewini)[75].

La présence de langoustes, de murènes et de tortues marines a également été relevée[27].

Coraux[modifier | modifier le code]

La diversité corallienne du biotope sous-marin est faible. Seulement une vingtaine d'espèces sont répertoriées mais les récifs sont en très bonne santé avec un taux de couverture totale des fonds en corail vivant de l'ordre de 85 % (70 % en moyenne). On note toutefois la présence de quelques colonies blanchies ou en cours de blanchissement. Les édifices coralliens prédominent largement et les espaces sans coraux sont très rares. On trouve principalement trois genres : Porites (coraux massifs), Pocillopora (coraux à branches très courtes) et Pavona (coraux encroûtants). On observe également la présence de Millepora platyphylla (corail de feu en plaques) récemment répertorié à Clipperton. Présence qui étend la distribution de ce dernier dont l'implantation la plus proche est la Polynésie française[75].

Mammifères[modifier | modifier le code]

Les dauphins sont fréquents autour de l'atoll, dont le dauphin à long bec (Stenella longirostris), le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata), mais aussi le grand dauphin (Tursiops truncatus), le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba) et le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis).

Les mammifères introduits sont à l'origine de graves atteintes à l'avifaune nicheuse[86] :

  • Des porcs domestiques furent introduits accidentellement en probablement lors du naufrage du navire britannique Kinkora. La présence de l'espèce est mentionnée par le naturaliste américain Kenneth Stager en 1958, qui souligne que quelques centaines d'oiseaux sont visibles (contre des centaines de milliers d'après les témoignages du XIXe siècle). Avec son équipe, il procède à leur éradication totale. Grâce à cette intervention, l'effectif de fous masqués et de fous bruns de Clipperton passe pour la première espèce de 150 à 112 000 individus en , et pour la seconde de 500 à 25 000 en [87]. Une seconde introduction accidentelle eut lieu ultérieurement et donna lieu à une seconde éradication en .
  • Des rats noirs auraient été introduits en ou , à la suite de deux naufrages. L'espèce est un prédateur pour la faune locale et son éradication est à l'étude.

Oiseaux[modifier | modifier le code]

Fous masqués

L'atoll de Clipperton est la seule terre émergée à des centaines de kilomètres alentour. Elle représente donc un lieu d'étape idéal pour les oiseaux marins. Les premières observations scientifiques font état d'une densité exceptionnelle du nombre d'oiseaux marins mais celui-ci a fortement chuté au début du XXe siècle avec l'introduction de cochons par les exploitants de phosphate. En , les cochons sont éradiqués, permettant une reconstitution importante des colonies d'oiseaux. S'il est difficile d'estimer précisément le nombre d'espèces présentes sur l'atoll, les études récentes font mention de treize espèces se reproduisant à Clipperton et vingt-six oiseaux migrateurs pouvant y faire étape[88].

Aujourd'hui, l'atoll abrite la plus importante colonie au monde de fous masqués (Sula dactylatra), même si leur nombre est en diminution dans les années récentes, passant de 100 000 individus au milieu des années à moins de 40 000 lors du dernier recensement. Les fous bruns (Sula leucogaster), les fous à pieds rouges (Sula sula) et les fous de Grant (Sula granti) sont aussi présents. La frégate du Pacifique (Fregata minor) est aussi recensée sur l'île avec près de 1 500 individus. La sterne fuligineuse (Onychoprion fuscatus) est régulièrement observée sur Clipperton avec des variations sensibles puisque certaines expéditions n'en ont parfois croisé aucune. La foulque d'Amérique (Fulica americana), disparue depuis les années , est apparemment revenue sur l'atoll puisque cent cinquante individus ont été vus en . Le noddi brun (Anous stolidus) connaît quant à lui une diminution de sa présence depuis quelques décennies mais reste présent sur Clipperton[89].

D'autres espèces peuvent être croisées plus sporadiquement comme la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), la paille-en-queue à brins rouges (Phaethon rubricauda), le puffin du Pacifique (Puffinus pacificus) ou la sterne Gygis (Gygis alba), en plus d'espèces migratrices qui y font étape.

Flore[modifier | modifier le code]

Sur l'île de Clipperton, le manque d'eau et l'ambiance saline font que très peu de végétaux peuvent s'y développer. Une quinzaine de plantes pour la plupart halophiles et xérophiles, c'est-à-dire vivant dans des sols salés et adaptées à la sécheresse, y poussent mais aucune n'est endémique. Seules deux espèces végétales ont été introduites par l'homme : le cocotier, par les Américains en et le tabac glauque, introduit par les Mexicains au début des années [90].

Cinquante-quatre espèces d'algues sont répertoriées sur l'atoll. Les herbiers aquatiques se dégradent. La flore de graminées et de vivaces est dominée par quatre espèces. Elle était en 2007 composée de vingt-six phanérogames, trois mousses, quelques lichens et champignons identifiés, pour l'essentiel probablement introduits par les êtres humains. Le tapis d'Ipomoea pes-caprae encore présent en était déjà relictuel en (à la suite d'un excès d'apport azoté par les oiseaux ?). Quelques vasières, mares et fossés abritent près du lagon des Cypéracées (en régression). La flore est extrêmement sensible aux aléas climatiques : la faible altitude de l'île la rend au moins partiellement submersible lors des très grandes tempêtes, ce qui a pour effet la suppression de la végétation dans les zones touchées par la mer.

Une cartographie fine sous système d'information géographique de la couverture végétale de l'île, qui a été réalisée pour la première fois en 2015, a mis en évidence qu'une quinzaine d'espèces de plantes occupait 46 % de la surface émergée de l'atoll alors qu'en aucune couverture n'existait. Cette absence de végétation était sans doute le fait de la surconsommation des crabes qui pullulaient alors et dont la population s'estimait en millions individus. Le nombre de crabes ayant considérablement diminué avec l'arrivée des rats, les jeunes pousses végétales s'en sont trouvées nettement moins prédatées et ont pu se développer. En les observations ont confirmé cette tendance au dynamisme. En , 1 405 cocotiers de plus d'un mètre de haut ont été inventoriés (865 en et 847 en ). La végétation rampante s'est beaucoup développée également, en particulier les prairies d'Ipomoea triloba et d'Ipomea pes-caprae qui montrent une extrême vivacité et ce malgré une submersion régulière de certaines zones par la mer. On trouve aussi les espèces suivantes : Achyranthes aspera, Corchorus aestuans (Tiliaceae), Heliotropium curassavicum, Nicotiana glauca, Salvia occidentalis (Lamiaceae), Sida rhombifolia (Malvaceae) et Portulaca oleoraceae (Portulacaceae)[75],[91].

Pollution[modifier | modifier le code]

Les écosystèmes de l'île Clipperton (bosquets, sols dénudés, lagon et fonds marins proches) sont également régulièrement recouverts par des déchets dérivants, qui forment une pollution inquiétante.

Il reste, éparpillées sur l'île, des munitions vides et de nombreuses carcasses de moteurs laissées après l'occupation américaine de et par l'ancienne exploitation du guano au début du XXe siècle. Les anciennes baraques sont en état de délabrement. Toutefois ces déchets constituent des abris artificiels pour les populations de crustacés aux heures les plus chaudes.

L'île a été recommandée par l'Oceania Program de l'Asian Wetland Bureau pour inscription en zone humide Ramsar en [92]. Elle est toujours sur la liste des sites susceptibles d'être désignés au titre de la Convention de Ramsar.

Le , le chimiquier Sichem Osprey de la compagnie norvégienne Eitzen Group (en) s'échoue sur les récifs entourant l'île avec dans sa cale notamment 10 000 tonnes de xylène et des huiles animales et végétales. Des opérations de pompage doivent être mises en place pour prévenir d'éventuelles fuites de xylène (le navire est toutefois à double coque) et alléger le navire qui trois semaines plus tard est toujours échoué[93]. Le navire est remis à flot le sans qu'il y ait eu de pollution à déplorer[94].

Lors d'une escale sur l'atoll en , les membres de l'expédition Tara Pacific (-)[95] font le point sur l'état du récif qui l'entoure et constatent qu'il est normal et qu'il y a beaucoup de corail vivant avec une faible diversité mais qu'il est très dynamique. Par contre, sur terre, c'est un désastre, les déchets sont partout, incessamment rejetés par les courants. Les fous masqués et le fous bruns passent le plus clair de leur temps au large, à la recherche de nourriture, mais à l'heure de la nidification, les femelles cherchent refuge sur des îles comme Clipperton. Serge Planes, directeur scientifique de l'expédition indique que « tous les nids sont faits à partir de déchets plastiques (...) quel triste lieu de naissance que nous offrons à nos jeunes fous, là où ils devraient découvrir une nature pure »[96].

Ressources[modifier | modifier le code]

Des ressources intérieures inexistantes[modifier | modifier le code]

Le phosphate a été exploité de à . Les ressources de guano sont également épuisées. Aujourd'hui inhabité, l'îlot n'abrite plus de station météorologique.

Une ZEE très vaste[modifier | modifier le code]

Le thon serait une des richesses de Clipperton.

L'intérêt actuel réside dans la zone économique exclusive française de 435 612 km2 qui l'entoure[97] (ce qui représente un disque de 201 milles de rayon, soit à 200 milles d'un atoll qui fait sensiblement un mille de rayon), permettant à la France d'être membre de la Commission interaméricaine du thon tropical (en anglais, Inter-American Tropical Tuna Commission, IATTC)[98] et de pouvoir pêcher le thon. Cette zone représente l'une des plus riches au monde en thonidés[99].

La mission océanographique mexicano-française SURPACLIPP a aussi découvert en la présence de nodules polymétalliques riches en nickel et en cuivre.

Par ailleurs, dans le cadre de son programme EXTRAPLAC, la France n'aurait pas voulu en faire valoir auprès de l'ONU ses droits de possession à Clipperton[100] en relation avec une zone de 40 000 km2 de plateau continental, perdant ses droits de manière définitive[101],[102].

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Philatélie[modifier | modifier le code]

Timbre de 1 $ de Clipperton (1895).

La compagnie américaine qui exploita le guano de l'île Clipperton fit imprimer dix timbres en « Clipperton Island Postage » à San Francisco avec les valeurs faciales de 1, 2, 3, 4, 5, 8, 10, 25, 50 cents et 1 dollar. Ces timbres furent utilisés en et pour le courrier de la compagnie[103].

Pendant l'occupation mexicaine, des timbres mexicains de 1, 2, 3, 4, 5, 10 centavos et 1 peso avec une surcharge diagonale « CLIPPERTON » ont été utilisés jusqu'en .

Un timbre de la poste française est émis en pour commémorer la découverte de l'île (Yvert no 4611). D'une valeur faciale de 1 euro, il est dessiné par Marie-Noëlle Goffin. L'émission de ce timbre est à l'initiative d'Alain Duchauchoy, vice-président chargé de la communication et des relations publiques de l'association Clipperton, projets d'Outre-Mer et responsable de l'expédition scientifique et radioamateur de . D'un point de vue officiel, les timbres de la Polynésie française sont censés y être utilisés mais il n'y a ni bureau de poste, ni courrier sur l'île. Cependant, le code postal 98799 est attribué à l'île.

Presse[modifier | modifier le code]

Le journaliste Gabriel Macé a souvent parlé de l'île Clipperton dans Le Canard enchaîné et est devenu un spécialiste de l'îlot au sein de la rédaction de l'hebdomadaire[104].

Benoît Gysembergh a passé une semaine, en , seul sur l'ile pour un reportage publié dans Paris Match[105].

Le reporter Stéphane Dugast a effectué trois séjours sur l'île et publié de nombreux reportages sur cette île, notamment dans Cols bleus, le journal de la Marine nationale[106].

En littérature, le roman Le Roi de Clipperton[107], de Jean-Hugues Lime, paru en , raconte la tragédie mexicaine.

Musée de Clipperton[modifier | modifier le code]

Le site « Bienvenue sur l'île de la Passion… Clipperton ! » a développé un musée virtuel sur Clipperton, permettant de parcourir l'histoire de l'île en moins de 3 minutes[1].

Code géographique Insee[modifier | modifier le code]

Jusqu'au 31 décembre 2007, Clipperton était codée 98 7 99 ; depuis, elle s'est vue attribuer le code 98-9[108] ; on peut notamment choisir des plaques d'immatriculation de véhicules avec ce code "départemental".

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Christian Jost, « Musée Clipperton », sur clipperton.fr (consulté le ).
  2. a et b Commission nationale de toponymie, Conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde , , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 14.
  3. (en) Jimmy M. Skaggs, Clipperton : A History of the Island the World Forgot, New York, Walker et, , 318 p.
  4. a et b Juet 2003.
  5. a et b Tchékémian 2021, p. 15.
  6. André Rossfelder, Clipperton, l'île tragique, Albin Michel, coll. « Essais et documents », , 284 p.
  7. Ana Garcia Bergua (trad. Serge Mestre), L'île aux fous, Mercure de France, coll. « Bibliothèque étrangère », , 288 p.
  8. a et b Tchékémian 2021, p. 19.
  9. Alain Duchauchoy, « Clipperton : Histoire XXe siècle », sur clipperton.cpom.fr (consulté le )
  10. a b et c Jost 2005b.
  11. a et b Article 14 de la loi no 2007-224 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer, JORF, no 45, , texte no 2, NOR DOMX0500204L, sur Légifrance.
  12. Article 263 de la loi no 2022-217 du relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, JORF, no 44, , texte no 3, NOR TERB2105196L, sur Légifrance.
  13. Tchékémian 2021, p. 26.
  14. a b et c Folliot 2016.
  15. a b c d et e Tchékémian 2022.
  16. Yann Chavance, « Escale à Clipperton, l'atoll le plus isolé du monde », sur Geo.fr, (consulté le ).
  17. a et b La Nouvelle Revue française.
  18. O. Gargominy, Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d'outre-mer, Paris, Comité français pour l'UICN, coll. « Planète Nature », , X-246 p. (lire en ligne).
  19. Tchékémian 2021, p. 142-143.
  20. Christian Jost, « Le seul atoll du Pacifique nord-oriental », sur clipperton.fr (consulté le ).
  21. « Les atolls et presqu'atolls des Marquises (Un pavé dans le lagon) » (consulté le ).
  22. Folliot 2016, p. 30.
  23. Hellduck, « La Collection Cousteau 71/90 - Clipperton île de la solitude (1980) », (consulté le ).
  24. Luc Chaillot, « Clipperton, l'île oubliée de la République », L'Est républicain, .
  25. « La Collection Cousteau 71/90 - Clipperton île de la solitude (1980) » (consulté le )
  26. Tchékémian 2021, p. 32.
  27. a b et c Tchékémian 2021, p. 48.
  28. « Les mystères de Clipperton 4/6 - Vidéo dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )
  29. « Mission PASSION  », sur UMR 241 - Ecosystèmes Insulaires Océaniens (consulté le )
  30. a b et c Christian Jost, « Le lagon », sur clipperton.fr (consulté le ).
  31. Christian Jost, « Rapport scientifique de l'expédition océanographique mexicano-française à l'île de Clipperton, aux îles Revillagigedo et au Mexique du au  », Rapport au Premier ministre,‎ , p. 30
  32. a et b Tchékémian 2021, p. 31
  33. (en) Jorge A. Vargas, Mexico and the Law of the Sea: Contributions and Compromises, Martinus Nijhoff Publishers, (ISBN 978-90-04-20620-5, lire en ligne), p. 470
  34. (en) Ione Stuessy Wright, Voyages of Alvaro de Saavedra Cerón 1527–1529, University of Miami Press,
  35. (en) John Pike, « Clipperton / Ile de la Passion - History », GlobalSecurity.org,‎ (lire en ligne Accès libre)
  36. (en) George E. Nunn, Magellan's Route in the Pacific, vol. 24, Geographical Review (no 4), (JSTOR 208851), p. 615-633
  37. (en) « Oceania Military Guide » Accès libre, sur GlobalSecurity.org,
  38. a b c d e f g h i j k l m et n Christophe Forcari, « Clipperton, un destin noir au milieu de nulle part », Libération, (consulté le ).
  39. Jost 2005a.
  40. Revue historique de l'armée, ministère des armées, 1965, p. 151, [lire en ligne], consulté le 1er novembre 2008.
  41. Annales de l'Institut océanographique de Monaco, vol. 40, 1963, p. 6, [lire en ligne] consulté le 1er novembre 2008.
  42. Tchékémian 2021, p. 16.
  43. a et b Daniel Pardon, « Carnet de voyage - Victoriano Alvarez, le“roi” violeur de Clipperton », Tahiti Infos, .
  44. « L'incroyable histoire des naufragés de Clipperton », sur Infos et reportages sur le Mexique, (consulté le ).
  45. (en) Victor Emmanuel, « Arbitral Award on the Subject of the Difference Relative to the Sovereignty Over Clipperton Island », American Journal of International Law, vol. 26, no 2,‎ , p. 390–394 (ISSN 0002-9300 et 2161-7953, DOI 10.2307/2189369, lire en ligne, consulté le )
  46. Malcolm D. Evans et Reece Lewis, Islands, law and context: the treatment of islands in international law, Edward Elgar Publishing, coll. « Elgar international law », (ISBN 978-1-80220-763-7 et 978-1-80220-762-0)
  47. Affaire de l'île de Clipperton (Mexique contre France), Recueil des sentences arbitrales, vol. II, p. 1105-1111, .
  48. (en) « Empire of France! », dans The Polynesian (en), vol. XV, nos 33–48, sur Chronicling America: Historic American Newspapers, Bibliothèque du Congrès :
    « In the name of the Emperor, and in conformity with his orders, transmitted to us by His excellency the Minister of the Navy, we, the undersigned, Victor Le Coat de Kerveguen, Lieutenant, Commissioner of the Government of the Emperor of the French, do hereby proclaim and declare that from this day the full Sovereignty of Clipperton Island, situated by 10 deg. 19 min. latitude North, and 111 deg. 33 min. longitude West, meridian of Paris, belongs to His Majesty the Emperor Napoleon III, his heirs and successors in perpetuity.

    Given under our Seal on board the merchant ship “Amiral,” the 17th day of November, 1858.

    The Lieutenant, Commissioner of the Government.

    V. Le Coat de Kerveguen
     »
  49. (en) Georg Schwarzenberger, « Title to Territory: Response to a Challenge » [« Titre de territoire : réponse à un défi »], American Journal of International Law, vol. 51, no 2,‎ , p. 308–324 (ISSN 0002-9300 et 2161-7953, DOI 10.2307/2195709, lire en ligne, consulté le )
  50. Jon M. Van Dyke et Robert A. Brooks, « Uninhabited islands: Their impact on the ownership of the oceans’ resources » [« Îles inhabitées : leur impact sur la propriété des ressources des océans »], Ocean Development & International Law, vol. 12, nos 3-4,‎ , p. 265–300 (ISSN 0090-8320 et 1521-0642, DOI 10.1080/00908328309545711, lire en ligne, consulté le )
  51. Rapport du Sénat français : mission effectuée au Mexique du au .
  52. Folliot 2016, p. 55.
  53. januel, « Un député en mission pour Clipperton », sur Les cuisines de l'Assemblée, (consulté le )
  54. Christophe Forcari, « Clipperton, un destin noir au milieu de nulle part », sur Libération (consulté le )
  55. « Clipperton Island: Pig Sty, Rat Hole and Booby Prize », Marine Ornithology (consulté le ).
  56. Tchékémian 2021, p. 34-35.
  57. Denis Sergent, « Que veut faire la France de l'îlot de Clipperton ? », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. Emre Sari, « Clipperton, petit bout de France délaissé dans l'océan Pacifique », Le Monde, (consulté le ).
  59. Jacques Nougier, « îles-fantômes et récifs de nulle part », Jeune Marine,‎ , p. 38-40 (ISSN 2107-6057).
  60. Question écrite no 9607 de Christian Cointat (sénateur des Français établis hors de France), sur le site du Sénat français.
  61. « Découverte d'un colis de cocaïne sur l'atoll de Clipperton », sur Polynésie la 1ère, (consulté le )
  62. « Clipperton : petit bout de France délaissé dans l'océan Pacifique », Le Monde, (consulté le ).
  63. http://www.clipperton.fr/actualite-2.html.
  64. (en) Robert Evans Snodgrass et Edmund Heller, « The Birds of Clipperton and Cocos Islands », Proceedings of the Washington Academy of Sciences, vol. 4,‎ , p. 501–520 (lire en ligne).
  65. Christian Jost, « Histoire : Missions Bougainville de l'Armée française -  », sur clipperton.fr (consulté le ).
  66. Clipperton île de la solitude La Collection Cousteau (1980) sur YouTube.
  67. « Clipperton, lointaine terre française, et la météorologie », Revue Met Mar de Météo-France, no 121,‎ , p. 41-46 (ISSN 0222-5123, lire en ligne).
  68. « Scorbut, rats et trésors naturels…. Le destin tragique de l'île de Clipperton, petit bout de France au milieu du Pacifique », sur Franceinfo, (consulté le ).
  69. Folliot 2016, p. 19.
  70. Jost 2003, p. 226.
  71. Jean-Louis Étienne : cap sur Clipperton. Fabrice Nodé-Langlois. Le Figaro, 13 novembre 2004.
  72. Un député français à bord de la FS Prairial Cols bleus (12/05/2015).
  73. Clipperton Expedition - Scuba dive and tag sharks.
  74. Rapport de mission.
  75. a b c d e f et g « Mission sur l'atoll de Clipperton-La Passion du au dans le cadre de Tara Pacific », sur http://thalassa-env.com/, (consulté le )
  76. Un nouvel article 9 ajouté à la loi statutaire du — actualisée et rebaptisée « Loi portant statut des Terres australes et antarctiques françaises et de l'île de Clipperton » — comportera un alinéa 3 qui précise « Les lois et règlements sont applicables de plein droit dans l'île de Clipperton ».
  77. La Législation applicable au récif de Clipperton, par André Oraison, professeur de droit public à l'université de La Réunion (université française et européenne de l'Océan Indien).
  78. Définition et méthodes de nomenclature dans le code géographique officiel de l'Insee.
  79. « https://www.defense.gouv.fr/marine/a-la-une/polynesie-francaise-le-prairial-en-mission-a-clipperton », sur www.defense.gouv.fr (consulté le ).
  80. a et b « Déminage de munitions sur l'atoll de Clipperton », sur defense.gouv.fr, .
  81. « https://www.defense.gouv.fr/marine/actu-marine/retour-de-mission-passion-2017-pour-le-bougainville », sur defense.gouv.fr (consulté le ).
  82. « Mission PASSION 23 : Le Germinal pose le pied sur l'atoll de Clipperton », sur defense.gouv.fr (consulté le ).
  83. Arrêté du 15 novembre 2016, JORF du 23 novembre 2016..
  84. (en) B. Morrell, A Narrative of Four Voyages to the South Sea, North and South, Pacific Ocean, Chinese Sea, Ethiopic and Southern Atlantic Ocean, Indian and Antarctic Ocean from the Years 1822 to 1831, New York, J. & J. Harper, , 492 p.
  85. Niaussat 1986, p. 125.
  86. Olivier Lorvelec, Damien Fourcy et Michel Pascal, « L'île de Clipperton : Un paradis pour oiseaux, menacé par les introductions de mammifères », Ornithos, Ligue pour la protection des oiseaux, vol. 19, no 4,‎ , p. 251-264 (HAL hal-01210134).
  87. Tchékémian 2021, p. 39.
  88. Loïc Charpy, « Clipperton : environnement et biodiversité d'un microcosme océanique », IRD Editions, .
  89. Jost et Friedlander 2016, p. 13-19.
  90. Tchékémian 2021, p. 40.
  91. « Flore | Clipperton – Projet d'Outre-Mer » (consulté le ).
  92. « Synthèse : biodiversité et conservation outre-mer - UICN France », sur v (consulté le )
  93. Échouage du Sichem Osprey à Clipperton : Aucune pollution à ce jour. Dans Tahiti presse le 26 février 2010.
  94. Clipperton : Déséchouement du navire chimiquier Sichem Osprey. Agence Tahitienne de Presse.
  95. https://oceans.taraexpeditions.org/m/environnement/ocean-climat-arctique/nouvelle-expedition-tara-pacific/.
  96. Marielle Court, « Clipperton, un atoll français paradisiaque noyé sous les déchets plastiques », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  97. La ZEE, bien que contestable selon le droit international de la mer car inhabitée et non localement administrée, a été créée par le décret no 78-147 du , elle est effective au niveau international depuis le .
  98. Présentation du ministère français de l'outre-mer.
  99. Christian Jost, « Intérêts », sur clipperton.fr (consulté le ).
  100. Programme français d'extension du plateau continental. La ZEE de Clipperton s'étend partout jusqu'à la haute mer. Les côtes du Mexique sont situées à un peu moins de 700 milles au nord-est.
  101. Le Programme français d'extension du plateau continental : une action structurée. En , l'Ifremer a constitué une liste des zones d'extensions pouvant représenter un intérêt, 24 zones sont concernées, dont 11 partagées avec un autre État. Pour y prétendre il faut déposer, avant le , un dossier technique et juridique devant la Commission des Limites du plateau continental qui implique de nombreuses campagnes océanographiques.
  102. « Avec ses immenses fonds marins, la France est parée pour l'avenir », sur Capital.fr, (consulté le ).
  103. (en) Wolfgang Badius, « The Stamps of Clipperton Island », The Postal Gazette,‎ (lire en ligne)
  104. Frédéric Pagès, « Enfin on reparle de Clipperton », Le Canard enchaîné,‎ .
  105. Benoît Gysembergh, « Vivre sur une île déserte », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  106. Stéphane Dugast, « Principes de base », Cols bleus,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  107. Lime 2002.
  108. https://www.insee.fr/fr/information/2028040#:~:text=L'%C3%AEle%20de%20La%20Passion,du%201er%20janvier%202008.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jacqueline et Claude Briot, Dubocage de Bléville, découvreur de Clipperton. Recueil de l'Association des Amis du Vieux Havre no 48 - 1989.
  • Collectif, Dubocage de Bléville, Clipperton et la Chine, Cahiers Havrais de Recherche Historique. Numéro spécial hors série 2011 en quadrichomie, Actes du colloque du même nom à l'occasion du tricentenaire de la découverte de l'île de la Passion. Textes recueillis et mis en page par Claude Briot. CHRH, le Havre, décembre 2011.
  • Michel Dubocage, Journal de Navigation fait par le capitaine Dubocage commandant la frégate La Découverte présenté, transcrit et annoté par Jacqueline et Claude Briot, Books on Demand, avril 2010. Sous-titré par les transcripteurs Voyage à la Chine par le Cap-Horn — Découverte de Clipperton 1707-1716.
  • [Folliot 2016] Philippe Folliot, Valoriser l'île de La Passion (Clipperton) par l'implantation d'une station scientifique à caractère international (rapport parlementaire rédigé par le député du Tarn), (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Philippe Folliot et Christian Jost, La Passion - Clipperton - L'Île Sacrifiée, La Bibliotèca, 2018 (ISBN 9782955495032).
  • Alain Huetz de Lemps, « Une terre française oubliée : Clipperton », Cahiers d'Outre-Mer, vol. 16, no 61,‎ , p. 133–135 (DOI 10.3406/caoum.1963.2282, lire en ligne).
  • [Jost 2003] Christian Jost, « Clipperton - Île de la Passion : Une aire française du Pacifique à protéger ! », dans Jean-Michel Lebigre (dir.) et Pierre-Marie Decoudras (dir.), Les aires protégées insulaires et tropicales (colloque de Nouméa, -), Pessac, Centre de recherches sur les espaces tropicaux (CRET), coll. « Îles et archipels » (no 32), , 304 p. (ISBN 2-905081-45-7), p. 223–244 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Jost 2005a] Christian Jost, « Bibliographie de l'île de Clipperton - île de La Passion (1711-2005) », Journal de la Société des océanistes, nos 120-121,‎ 2005a, p. 181–197 (DOI 10.4000/jso.481, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Jost 2005b] Christian Jost, « Risques environnementaux et enjeux à Clipperton (Pacifique français) », Cybergeo,‎ 2005b, article no 314 (DOI 10.4000/cybergeo.3552, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Jost et Friedlander 2016] Chistian Jost, Alan Friedlander et al., L'atoll de Clipperton (Île de La Passion) – Biodiversité, menaces et recommandations pour sa conservation (Rapport au Gouvernement français), Paris / Washington, Université de la Polynésie française / National Geographic – Pristine Seas, , 98 pages, et Références à l'appui du rapport, 998 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Chistian Jost et E. Sala, Clipperton, l'île de La Passion. Une opportunité unique pour la France. Une proposition de réserve marine pour Clipperton, Paris / Washington, Université de la Polynésie française / National Geographic – Pristine Seas, , 4 p.
  • [Juet 2003] Hubert Juet, Clipperton, l'île de la Passion, Paris, Thélès, , 258 p. (ISBN 2-84776-264-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Niaussat 1986] Pierre-Marie Niaussat, Le lagon et l'atoll de Clipperton, Académie des sciences d'outre-mer, , 2e éd., 189 p., p. 125. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Jimmy M. Skaggs, Clipperton : A History of the Island the World Forgot, New York, Walker & Co, , 318 p. (ISBN 978-0-8027-1090-1).
  • [Tchékémian 2021] Anthony Tchékémian, Clipperton : les restes de la Passion : Regards sur le seul atoll corallien français dans l'océan Pacifique nord-oriental, Presses universitaires des Antilles, coll. « Espace, territoires et sociétés », , 194 p. (ISBN 979-10-95177-18-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Anthony Tchékémian, « Clipperton, seul territoire français dans l'océan Pacifique nord-oriental : Quels enjeux environnementaux et géopolitiques ? », Études caribéennes, no 51,‎ (DOI 10.4000/etudescaribeennes.23485, lire en ligne).
  • [La Nouvelle Revue française] « ? », La Nouvelle Revue française,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Romans :

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Île Clipperton.

Liens externes[modifier | modifier le code]